
Le voyage en communauté
Le voyage en communauté est tel un jardin que l’on cultive de rencontres en rencontres. Un chemin de simplicité volontaire. Il présuppose la mise en commun de l’outil de travail, de l’économie et des orientations ; parfois de l’habitat. Il crée la joie de la découverte, des aspirations communes, de l’entraide, de la communion et de la fête. Un périple qui n’est pas exempt de stress, blocage, fatigue ou conflit. De peine aussi. Lors des départs ou de l’âpre constat que la responsabilité n’incombe pas seulement à l’autre et qu’il nous faut donc travailler sur nous pour évoluer. Il est un passage éclair pour les uns, un trek d’une vie pour les autres.

Une communauté
Dans mes romans la communauté est très présente. J’y ai vécu plus de trente ans, alors que je ne la cherchais pas au commencement. Elle a en effet été trop présente dans mon enfance et mon adolescence. En particulier dans la paroisse de mes parents et leurs activités d’animation auprès des enfants. Je l’ai découverte peu à peu, jusqu’à l’apprivoiser pour y rester. Aussi, il n’est pas étonnant qu’elle imprègne mes romans. Voici une vidéo qui explique celle où je vis pour le moment.
Pour être heureux, il faut cultiver son jardin
Tel dans le seigneur des anneaux, les membres d’une communauté s’engagent à la solidarité, le bien de tous et de chacun. Il est un chemin de vie où l’individu travaille sur ses émotions et cultive son intériorité ; son jardin secret. Une pause entre deux projets. Un tremplin salutaire ou un pèlerinage de longue durée qui traverse les changements et le discernement. En y restant longtemps, bien que nous acquérions de la compétence, la posture devient autorité et celle-ci cristallise la jalousie ou des malentendus. J’ai essayé, dans mon roman un pays, une communauté, de développer ce que peut être un chemin de transformation. Il est parsemé d’épreuves, pour défaire des stratégies et débloquer des comportements. Un changement profond qui met en relief notre vraie personnalité. Le changement est omniprésent en communauté. Il bouscule les habitudes et les résistances ; il transforme la peur en joie de vivre et d’avancer. Le jardinier est constamment à l’ouvrage. Des temps de jachère où l’avenir s’allie au passé pour affronter le présent. Des semis sans attente ou des récoltes imprévues qui précipitent le changement.

Le voyage en communauté
C’est aussi un temps de solitude ; celui du choix et du discernement. Un sentier de doute, une route de crises, une avenue de questionnements. Un boulevard de rencontres ; des résidents et des passants avec lesquels la fréquence son n’est pas toujours évidente. L’écoute et le respect de l’autre favorise l’acceptation ; l’écoute de soi-même, l’orientation.

Le voyage en communauté est donc un chemin de simplicité volontaire. Une occasion de communique en profondeur, en soi et avec l’autre. Un test de notre faculté d’adaptation et d’acceptation de se laisser transformer ou non.