Voyage chamanique. Le roman la voie de l’errance parle de la résistance d’un jeune Mongol. Un combat qui le conduit à choisir une longue et périlleuse route pour revenir chez lui. Son opiniâtreté à retrouver sa liberté lui permet, au fil des rencontres et des évènements, de trouver sa destinée. Ce roman d’aventure aborde le respect, le courage et l’humilité; des atouts pour avancer, se transformer et trouver sar voie. Il relate un peu le chamanisme; son entrelacement dans l’univers bouddhiste et sa prégnance dans les montagnes de l’Asie. De la Mongolie-Intérieure au Népal, en passant par le Tibet.
Résumé
Un jeune Mongol du désert de Gobi, Naranbaatar, neuf ans, doit quitter sa Yourte pour aller à l’école en ville. Avec deux camarades, ils décident de fuir l’institution scolaire chinoise pour retrouver leurs familles. Un projet ambitieux qu’un chaman viendra bouleverser. Ainsi commence l’errance, beaucoup plus longue que les fugueurs l’auraient imaginée. D’épreuves en découvertes, elle leur permet de trouver leur voie annoncée par un chant.
Voyage chamanique du Gobi, Tibet et Népal
Ce roman se déroule au présent, mais il est écrit au passé simple, tel un récit lors des veillées au coin du feu. Il questionne l’identité des minorités; leur lutte contre l’assimilation et la répression. Il mentionne l’école qui précarise l’équilibre des nomades. J’ai rencontré des Mongoles de la république du même nom et c’est ce qui m’a donné l’idée d’écrire ce livre. Gengis Khan est issu de la culture chamanique et son lien à la nature. Aussi, je place le héro de mon récit dans la lignée de ce personnage historique. Ce roman est avant tout l’épopée d’un enfant qui, en choisissant la liberté, poursuit son initiation malgré lui. Il célèbre l’amitié, le respect et la solidarité, tant dans l’épreuve que les découvertes.
Voyage chamanique d’enfants mongols : citations
Remords
Naranbaatar reçut la visite de son père, une permission obtenue grâce à l’opiniâtreté du nomade du désert. L’enfant déborda de joie d’effleurer le visage familier de l’homme à qui il put enfin se confier. Dans le même temps, il était meurtri de honte, accablé par ses actes. Trop heureux de retrouver son fils, Chuluun ne formula aucun reproche sur les conséquences de son évasion. Il ne lui dit pas non plus, de crainte de l’affecter, qu’il avait emmené son frère aîné avec lui. Il avait emporté un assortiment de plats salés et sucrés confectionnés avec amour par son épouse. Naranbaatar y fit honneur, il s’empiffra tant il avait faim, tant les souvenirs de ces mets l’avait alléché durant ces cinq mois, enfermé dans les murs de l’école, ne tenant que grâce aux souvenirs de sa vie dans le campement et de son escapade dans le désert.
Le yak
Chevauchant chacun un maigre équin, les cavaliers suivaient le yak du Mustang sur les flancs himalayens de l’Himachal Pradesh, à quatre mille mètres de dénivelé. N’ayant pu se résoudre à revendre l’animal, les jeunes Mongols l’avaient mis à pâturer avec leurs chevaux dans les prés du monastère. Ils le donneraient à leurs accompagnateurs sitôt arrivés à la frontière de Mongolie. Les adolescents avaient gardé leur robe de
moine, avec mission de la retirer à leur entrer dans la zone nord du Cachemire, contrôlée par le Pakistan. Quelle joie pour ces garçons que de voyager en compagnie du couple népalais, doux, patients et attentionnés ! Une aubaine alors qu’ils pensaient poursuivre seuls après leur séjour en monastère.
La steppe
Bolormaa, la mère de Kushi, accompagnée de son fils, plaça sa monture devant une porte peinte en rouge éclatant. Elle se dirigea derrière la yourte et traversa un regroupement de chamelles jusqu’à son amie, la mère de Naranbaatar, qui trayait l’une d’elles, assise sur un petit tabouret. Elle prit le deuxième baquet et entreprit de l’aider, accroupie en bonhomme. Oyunbiley suspendit son geste.
— As-tu du nouveau ? s’inquiéta-t-elle.
— Non je n’en ai pas, si ce n’est que votre fils féconde ma fille.
— Comment le sais-tu ?
— Je les ai vus sous votre yourte.
Oyunbiley secoua d’abord la tête, puis elle sourit.
— Ils ont dû se rencontrer chez toi pendant les cours de
violon.
— C’est une bonne nouvelle.
— Oui, si seulement nous en recevions de nos petits, répliqua avec mélancolie Oyunbiley. Ils ont quatorze ans déjà. Où sont-ils donc ?