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Histoires et voyages en communauté

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Amour

Histoires de voyages

Pacifistes

Histoires et voyages en communauté. Le roman Un pays, une communauté est une aubade à l’inspiration artistique. qui transforme rencontres et difficultés en révélation profonde sur l’existence. Il est une tentative d’interprétation non-exhaustive du sens de la vie commune dans une société qui pousse à l’individualisme.

Résumé

Laurent, le douzième d’une famille pauvre de marins bretons, rebelle à son éducation est extrêmement inhibé. Il aspire à vivre en communauté. Un pays. Laurent y traverse les saisons de l’introspection, du dévouement, de la créativité, des actions et des découvertes, durant lesquelles il sort de sa réserve. Il se heurte toutefois à la dureté des relations mais aussi à leur riche originalité. Alors qu’il se découvre être un artiste fécond, il se lie à une personne dont il ne parvient plus à s’échapper.

Histoires et voyages en communauté

Bien que ce roman relate mon expérience dans un petit pays, une culture chargée d’histoire et porteuse de nouveauté, elle est une pure fiction. Tant pour les protagonistes que le lieu et évènements. Je l’ai écrite pour exprimer mon intériorité et remercier la source d’inspiration et d’improvisation qu’est la vie en communauté.

Le roman est écrit au passé simple à l’instar d’un conte extraordinaire. Il suit le rythme des saisons et des étapes de vie. Animé de danses, musiques, métiers, art et relations, il parle aussi de résistante non-violente, d’expérience en montagne et de tradition en Bretagne. Il est un témoignage d’alternative; qu’il est possible de vivre ses rêves.

Histoires et voyages en communauté : citations

Rescapé

Voilà six mois que Laurent vivait en ce lieu, le seul rescapé
de sa promotion. L’apprenti avait pris la place de son compatriote, Éric, parti en crachant un bras d’honneur et quelques injures à ne pas traduire. Cela avait troublé son successeur. Pourquoi les gens quittaient-ils si vite et si mécontents ce lieu ? Prolongeant sans cesse son séjour depuis la semaine accordée, personne ne lui avait encore demandé ses intentions. Le dragon avait remisé son feu, lui présentant désormais sa tête d’indulgence. Tant mieux. Il gardait encore les brulures de son accueil cuisant, il préférait conserver ses poils qui poussaient comme les algues après la marée.

Mouillant à bâbord dans les eaux incertaines de la collectivité, à tribord dans celles troubles de l’amour, Laurent devenait une épave sans apparaux pour mouiller dans la crique de sureté. Bien qu’il sût que son clan l’isolait afin de le contraindre à renoncer, il souffrait de sa dureté. Le frêle bateau partait à la dérive ; combien d’années de perdition lui faudra-t-il pour retourner au port de la réconciliation ?

Histoires et voyages en communauté : le boulanger

La nuit enveloppait de sépia les bâtiments, à l’exception
d’une faible lumière dans un appentis. Giovanni œuvrait à la boulangerie. Les gamins dormant profondément, Valérie également, après avoir veillé chez des amies, Laurent choisit d’assister le boulanger au pétrissage du pain. Une nuée de particules de farine flottaient dans la pièce, telles des étincelles
d’argent. Les cheveux blanchis et les bras enfonçaient dans la pâte, Giovanni fit signe au jeune homme d’approcher.
« Salut, Laurent, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu ici.Veux-tu aider ? »
Retirant sa veste et retroussant les manches de sa chemise, l’ancien apprenti prit place à un bout du pétrin.
« Nous ne te voyons plus depuis que tu es en couple » provoqua l’Italien.
— Les petits me prennent beaucoup de temps, avança prudemment le Breton.
— À toi, c’est certain, pas à elle. Elle t’a tout pris et à nous aussi. »
Laurent écarquilla les yeux.
« Que veux-tu dire ?
— Ce que tu ne nous partages pas. »

Interpellation

Craignant que ses propos ne soient rapportés par un potentiel espion, le mitron hésita à se confier.
« Je ne comprends pas, balbutia-t-il. De quoi parles-tu ?
— Ses longues et fréquentes absences.
— Qu’en sais-tu ?
— Arrête ! Depuis six ans, elle sort régulièrement, jusqu’à six fois dans la semaine, dont trois la journée entière. Passe-t-elle au moins la nuit chez vous ? s’énerva l’inquisiteur.
— Nous avons deux gosses » ironisa Laurent.
En s’aidant de la paroi de son cuvier, Giovanni fit de grosses boules sur la fleur de blé. Il les superposa en les laissant s’étirer.

« Prends ton tour ! » ordonna-t-il.
Le manœuvre s’exécuta.
« Écoute Laurent. Quand tu es arrivé, tu étais un garçon
réservé et très attentionné. Nous t’avions adopté, nos bambins te considéraient comme un oncle ou un grand frère. Puis tu as rencontré cette femme dont nous nous sommes de suite méfiés.
Tu l’as fui et, bien qu’attristés par ton départ, nous avons approuvé ton choix. Tu es revenu. Nous pensions alors que nous nous étions trompés sur Valérie, qu’ensemble vous formeriez un beau couple. Les années ont passé et tu es devenu aussi sec que du vieux pain, distant comme un chien battu. Elle, au contraire, s’est développée comme un levain fou, s’immisçant partout, éradiquant les bactéries indésirables. À la naissance de ton fils, j’ai réalisé à quel point votre foyer manquait de bonheur ; j’ai eu l’impression d’assister à un enterrement. Le Radeau se dégonfle tel un pâton trop poussé : les caisses vidées, l’accueil bloqué, les décisions larvées. Depuis la fondation, nous nous sommes affadis, désormais nous sommes plats comme du pain sans sel.

Après la pesée, Laurent s’était mis au façonnage dans des moules et des paniers. Il aidait maintenant à l’enfournement. Sur les pelles de différents formats, il versait les miches sur le point de dorer. La bouche de feu avait craché ses braises dans un bidon, les pierres restituaient maintenant une forte chaleur saisissant la croûte et gonflant les pains. Le fournier contrôla la cuisson puis se tourna vers son acolyte.

Le potier

Une seule personne semblait sonder son âme torturée : le potier. En sa sereine présence, Laurent abandonnait ses tensions et s’habillait de légèreté. Il excellait dans la finesse des glaçures, les subtiles superpositions et les doux mélanges de couleurs. Lors de cette échappée quotidienne, il retrouvait le sens premier de son engagement. Il rattrapait alors le sentier qui l’avait poussé à quitter très jeune son foyer, par une impérieuse nécessité de déployer ses pétales et de dévoiler son jardin fleuri.

Jean-Luc Bremond

Je suis né en 1964, dans le Nord de la France. Dans les grands espaces ventés du haut Languedoc, où j'exerce le métier de paysan boulanger et de potier au sein d'une collectivité, j’écris des histoires qui se déroulent principalement dans le passé, la racine du présent. Passionné de nature et de danse, je suis également praticien d'hypnose,

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