Mission et voyage prophétique au Canada

Partager

Klezmer

Histoires et voyages

Amour

Mission et voyage prophétique au Canada. Le roman le chant du tambour relate le voyage d’un jeune garçon qui accomplit une mission. Celle d’aller battre le tambour avec des gens à la fois proches et lointains. Qu’ensemble ils puissent interpeler les autres, les Blancs, qui menacent l’équilibre des Premières Nations. Afin de les faire rentrer dans la roue de guérison, pour que s’accomplissent les prophéties. Il prend pour cela la route des couleurs des habitants de la terre, qui n’est pas exempte d’épreuves. Il y rencontre son esprit protecteur et sa destinée d’homme médecine. Le chant du tambour parle de la culture et de la spiritualité des Amérindiens, basées sur le respect. Marcher dans la nature au son du tambour. Le chant et la danse sont présents tout au long du récit.

Mission et voyage prophétique. Le tambour

Résumé

Alors que sévit la Grande Guerre en Europe, un jeune Algonquin de treize ans doit entreprendre sa quête de vision. Cependant son père, homme-médecine, a d’autres projets. Il l’envoie en mission pour interpeler ceux qui menacent son peuple et pour que s’accomplissent les prophéties. Il doit pour cela faire un tambour, c’est en le battant qu’il trouvera sa destination. Commence alors un voyage initiatique et périlleux; dans les couleurs des quatre points cardinaux avec comme guide le chant du tambour.

Mission et voyage prophétique. Amérindien

Mission et voyage prophétique amérindien

C’est l’histoire d’un adolescent missionné afin de protéger son peuple des redoutables changements. En s’alliant à la nature et au temps, Achak découvre les prophéties ancestrales et les évènements qu’elles annoncent depuis des générations. En frappant son tambour, le chemin se déroule sous ses pas jusqu’à sa profonde transformation. De la hutte de sudation à sa destinée.

Ce roman de voyage initiatique du Canada aux États-Unis est teinté de méditation, de péripéties et d’épreuves.

Pensionnats autochtones

Je l’ai écrit au passé simple, non pour relater une culture oubliée, mais afin de montrer que les prophéties étaient annoncées depuis longtemps déjà. Le récit suit la route des couleurs, printemps, été, automne, hiver; Est, Sud, Ouest et Nord. Aussi, pour chaque direction j’ai coloré les phrases de jaune, rouge, noir et blanc, selon l’orientation que prend Achak.

Mission et voyage prophétique : citations

Quelques extraits du roman le chant du tambour

Le rêve

Allongé sur le dos, Achack regardait le ciel où tournaient les planètes; à l’exception de l’étoile du nord qui restait fixe pour orienter son peuple. L’image d’Alsoomse hantait son esprit. Il se remémora son rêve, celui du tambour qui chantait la lune, la terre et la féminité. Il ne sut plus quoi penser. L’objet était presque prêt alors que son voyage n’avait pas encore commencé. Il rêvait sans arrêt sans qu’aucun animal ne vienne habiter ses visions. Lui fallait-il jeûner plus longtemps ? Le désespoir gagna le garçon. La percussion inachevée l’éloignait de ses responsabilités dans son clan; celui de son rêve lui faisait espérer l’union et la paternité. Dans son songe, l’instrument chantait l’amour. Alors il le battrait nuit et jour jusqu’à ce qu’il le conduise à celle qu’en tant qu’homme il devra aimer. Fermant les yeux, il se rendormit avec cette agréable et satisfaisante pensée.

Le chant du tambour

Mission et voyage prophétique : le loup

Durant le repas, alors que le ciel s’embrasait avec éclat, Achack fit le bilan de ces lunes passées en compagnie des chasseurs. Bien que le plus jeune, aucun d’eux ne l’avait taquiné pour sa différence d’âge, bien au contraire, ils l’avaient considéré comme un des leurs, lui témoignant respect et amitié. Achack allait devoir bientôt les quitter, cependant il ne se sentait pas prêt. Sa révolte était tombée, la peur avait repris le dessus, il attendait résigné le signal de son paternel pour aller s’isoler. D’instinct, il tourna la fête. Deux étincelles brillaient dans l’obscurité, à l’orée de la dense et profonde forêt. Un loup. Ahanu vint retrouver. Achack, il lui serra doucement le bras.
« Que t’enseigne le loup ? »

roman initiatique le chant du tambour
Esprit de l’aigle

Légende

Les machines s’arrêtèrent brusquement. Une autre ville, un autre chargement ? Un grincement métallique suivi d’un grand coup réveilla les prisonniers. Le bruit effrayant d’un rapide sur la roche, d’une cascade se fracassant sur les flots, acheva de les alerter. Les choses n’en restèrent pas là. Les eaux semblèrent quitter le lit du fleuve, le bateau tomba brutalement dans le néant pour se retrouver en équilibre sur sa quille. Le navire ne chavira pas, quel était ce mystère ? Un gémissement d’une porte rouillée et les moteurs repartirent à nouveau. S’échappant du piège où il était tombé, le paquebot poursuivit sa course comme s’il voguait désormais sur un étang. Un bruissement de soulagement parcourut les détenus. Ils ne pouvaient comprendre qu’ils avaient traversé là une écluse et qu’ils voyageaient à présent sur le canal de La Chine.
« Encore une invention des Blancs, je pensais que plus rien ne pouvait me surprendre de leur part, eh bien je m’étais trompé ! », s’exclama Abooksigun.
Fatigué d’une courte nuit, ne trouvant le sommeil qu’au petit matin, Achachak s’étira. Il observa son compagnon, assis en tailleur, perdu dans de lointaines pensées.
« Me raconteras-tu la prophétie de la femme Bison Blanc ? »
Comme son oncle conteur de légende, foudroyant du regard celui qui interrompait le fil de son histoire par des questions déplacées, le vieil homme le dévisagea en plissant des yeux

Mission et voyage prophétique

« Tu es obstiné, pourtant je vais te la conter. Écoute attentivement. »
Il marqua une pause.
« Lors d’une chasse, une très belle fille apparut à deux jeunes Lakotas affamés, de la tribu des sans arcs. Elle était vêtue de blanc. L’un des chasseurs reconnu en elle un être sacré, il baissa les yeux. Son compagnon, quant à lui, ne put s’empêcher d’approcher la jeune fille, malgré les avertissements de son frère. Percevant l’intention amoureuse du garçon, elle l’invita à venir se coucher contre elle. Il ne se fit pas prier. À peine eut-il entrepris de faire l’amour que, soudain, un nuage de poussière s’éleva sur la terre. Quand il se dissipa il ne restait du galant qu’un tas d’os. La femme s’approcha alors du chasseur qui lui avait manifesté du respect. Elle lui expliqua que son frère avait été puni pour son manque d’humilité. Elle l’exhorta à aller retrouver les siens pour leur annoncer sa venue, elle avait un message de la part de l’esprit du bison, elle leur enseignerait les sept façons de prier. Le clan devait au préalable dresser un tipi, l’ouverture orientée vers l’ouest, un sol remplit de sauge, trois bâtons, deux dressés, un couché, un crâne de bison exposé et un carré de terre tassée.
Elle vint comme elle l’avait dit, au lever du soleil, une pipe sacrée dans ses mains. Assise devant un auditoire attentif, elle enseigna aux Lakotas comment prier. Elle leva d’abord la pipe à l’ouest, elle fit une prière aux oiseaux, puis elle leva la pipe au nord, elle fit une prière au vent, au cercle de la vie, aux quatre directions. Elle leva la pipe à l’est, la prière fut pour le soleil levant. Elle leva la pipe
au sud, elle fit une prière au monde des esprits. Enfin elle leva la pipe au ciel et pria pour le peuple du bison. Elle leur transmit les sept rituels sacrés, je ne peux pas te les dire. Je sais qu’ils sont proches de ceux de ton peuple et du mien. Elle recommanda aux hommes d’être bienveillants envers ceux qui sont sans défense, elle exhorta les femmes à demeurer bienveillantes envers tout ce qui vit. Elle parla enfin aux enfants, afin qu’ils veillent à transmettre la voie de la pipe aux prochaines générations. Elle se releva et se transforma en bison noir. Elle se coucha et devint un bison jaune. En marchant à nouveau elle se métamorphosa en bison rouge, en se roulant au sol elle apparut au clan en bison blanc.

La prophétie fut ainsi transmise au peuple Lakota. Tu comprends, Achachak, la signification des couleurs, ce sont les quatre directions, elles correspondent également aux différents peuples qui
habitent l’univers. Alors maintenant tu sais que la femme bison était issue de la nation des Blancs. Cette prophétie annonce que les peuples de couleurs différentes doivent s’unir et prier ensemble pour rester bienveillants envers la création. Elle n’est pas sans rappeler, à ce que j’en ai com-
pris, celle de ta Nation. »

Achachak fut impressionné par les connaissances de son aîné. Au risque de lui manquer de respect, il devait maintenant l’interroger.
« Si désormais je porte ton sac-médecine, alors je dois connaître ta vie, celle qui t’a conduit jusqu’ici. »
Le sachant incapable d’impertinence, plutôt timoré à l’idée de s’imposer dans le monde des grands, le Malécite choisit de satisfaire la curiosité de son compagnon. Il
toucha le sac en cuir qu’il avait échangé avec lui. Que connaissait-il de son l’histoire ? Pas grand-chose en fait. Avait-il besoin de le savoir ?
« Par quoi veux-tu que je commence ?
– Que tu me dises pourquoi tu es habillé comme les Blancs ? »

Laisser un commentaire